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École publique de Saint-Didier-sous-Riverie |
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Pascaline Citron
Exemple
d'organisation
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[Une première partie de l'article présente la Charte pour bâtir l'école du XXIe siècle.] C'est
ainsi que l'école publique de Saint-Didier-sous-Riverie, petite commune
blottie dans les monts du Lyonnais, a appris en mars qu'elle était
retenue pour faire partie de cette étude. Le directeur, Rémi Castérès,
attend de cette expérience des résultats précis : « Nous
n'avons pas attendu la Charte pour réfléchir à l'organisation de la
journée dans l'intérêt de nos élèves. Nous espérons simplement que
cette étude nous permettra d'obtenir de l'extérieur un avis scientifique
et éclairé sur nos pratiques. » Depuis cinq ans qu'il dirige
cette école, M. Castérès a réuni une équipe volontaire autour de lui
et mis en place un système particulier qui semble porter ses fruits.
L'école dispose de trois classes qui représentent chacune un cycle :
Corinne s'occupe des petite et moyenne sections de maternelle, Jacques de
la grande section, CP et CE1, et Rémi a en charge le cycle 3 (CE2, CM1 et
CM2). Dans chacune de ces classes, l'emploi du temps est déterminé de
manière à alterner au maximum les activités en groupe et les activités
en ateliers, autonomes (lire l'encadré sur les cycles 1 et 2). En cycle
3, les élèves sont responsables de leur évaluation : dans chaque
discipline, ils doivent obtenir des ceintures de couleur (de la blanche à
la noire,
qui correspond au niveau le plus élevé, comme au judo) en
passant des épreuves pour lesquelles ils s'inscrivent selon leur choix. Des
moments sont libérés en fin de matinée, pour le passage de ces épreuves ;
les élèves ayant décidé de ne pas participer à ces tests s'occupent seuls
par ailleurs. Dans cette petite école de trois classes, la place est comptée
et l'organisation de la journée en tient compte : les récréations se
font en alternance pour que chacun ait le maximum de place et que les petits
ne soient pas "étouffés" par les grands ; pour les ateliers, les
enseignants se partagent la salle commune, les créneaux étant minutés et
fixés à l'avance. Pendant les heures de classe, tout l'emploi du temps est réfléchi
pour que les enfants en profitent au maximum; par contre, quand la cloche a
sonné, aux parents de prendre le relais. « Je refuse de rentrer dans
le système des activités périscolaires, explique le directeur. Les
parents n'ont pas a être des usagers de l'école qui n'ont qu'à choisir une
activité pour leur enfant quand ils ne peuvent pas s'en occuper le soir
Ici, nous avons mis en place une bourse des parents; ceux qui ont un problème
de garde pour le soir trouvent toujours quelqu'un pour venir chercher leur
petit et le garder quelques heures ! » Ce
"marché des parents", comme on l'appelle là-bas, n'est bien sûr
pas transposable aux grandes villes, où il serait totalement ingérable
vu le nombre de parents. C'est justement sur l'utilité et le développement
de telles mesures que l'équipe de l'école aimerait avoir des retours. En
quoi leur gestion des rythmes scolaires peut-elle être reprise par
d'autres écoles ? Est-elle vraiment bénéfique aux élèves ? « Cette
expérience sera vraiment positive si, après être venus voir ce qu'on
fait, des spécialistes peuvent apporter des réponses à ces questions »
insiste Rémi Castérès. Dans chaque Académie, les chefs de projet se
sont entourés d'une équipe de chercheurs et de spécialistes de l'éducation
chargée d'accompagner dans leur démarche les écoles choisies. Ces équipes
doivent, après l'inventaire des activités pédagogiques et éducatives
proposées par les écoles, analyser en quoi elles favorisent ou non le développement
de l'élève et ses apprentissages scolaires. « Jusqu'à
maintenant, toutes les expériences sur les rythmes scolaires étaient évaluées
par la simple mesure d'un indice de satisfaction. À l’INRP, nous
voulons une véritable évaluation scientifique. Dans deux ans les
enseignants devront savoir en quoi les activités qu'ils proposent aux élèves
et le moment auquel ils les proposent influencent les résultats de ces élèves. » Le
but final est en effet de pouvoir déterminer quelques conseils et
recommandations en matière d'organisation de la journée, et de faire
partager à tous les expériences réussies de certaines écoles. « Il
s'agit de mettre toutes les écoles en contact, en réseau ; de les faire
communiquer », ajoute Jean-Luc Duret. En cette fin d'année, les
écoles choisies pour participer à l'étude de l'INRP ont déjà reçu un
livret d'accompagnement pour les aider à mieux comprendre ce qu'on attend
d'elles, et recevront régulièrement d'autres documents de travail. Le
gouvernement a également décidé d'aider à hauteur de 50 % au
financement d'un équipement multimédia pour ces 2 000 écoles, voulant
ainsi faciliter la mise en réseau. « Il est vrai que pour
l'instant il existe une réelle volonté d'avancer, conclut Rémi Castérès.
Mais cette étude ne peut se faire que sur le long terme. Souhaitons
que le suivi aura lieu et que nous n'aurons pas entamé cette expérience
pour rien. » À Saint-Didier-sous-Riverie, on reste prudent. Pascaline
Citron |
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