École publique de Saint-Didier-sous-Riverie |
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À
Saint-Didier-sous-Riverie l'école
se fait à la mairie Qu’une
institutrice ait un accident et voici l’école qui boîte. A y regarder
de plus près, c’est tout le système scolaire qui est handicapé. Il y
a quelque 200 classes dans le Rhône dont le professeur n’est pas
remplacé. Saint-Didier, avec un enseignant à mi-temps, serait plutôt
bien lotie. Le maire et les parents d’élèves ne l’entendent pas
ainsi. Pour raison de sécurité, l’école se fait à la mairie... À
Saint-Didier-sous-Riverie, la vie scolaire avait un goût d'idéal,
jusqu'au début du mois de mars. Le village de 1150 âmes, ne compte pas
moins de deux écoles : une publique, une privée. Pas de gué-guerre mais
une solide entente, au point que Carnaval ou cross scolaire, s'organisent
de concert. Le
nouveau maire, Alain Brun, élu en janvier à la succession (convenue) de
Jean-François Crozier, était un homme heureux. D'autant
que le trio de professeurs, Paul Psaltopoulos, Rémi Castérès — qui
est aussi le directeur — et Corinne Famelart, avec l'adhésion et
l'implication des parents d'élèves, faisait école (publique) pilote. «
Pas de note pour l'élève, pas de notion d'échec, des épreuves lorsque
chacun est prêt, une accession à l'autonomie...», explique Isabelle
Brouillet, mère de famille. L'établissement avait même eu les honneurs d'un reportage de France 3, il y a trois semaines, diffusé le jeudi 21 mars. Hier,
si la télé est toujours là avec M6, c'est pour faire état d'une
situation de crise. Corinne Famelart a eu un accident de ski, et du coup,
c'est toute l'école qui boîte. Non
seulement l'ambitieuse pédagogie est mise à mal, mais aussi l'évolution
des enfants, puisque la classe, à plusieurs niveaux, compte des grands de
maternelles, des écoliers de cours préparatoire et de cours élémentaire
première année : « Une classe fondamentale pour les accès à l'écriture,
les mathématiques... toutes les bases ». Entre
grève et « manif » à l'Académie Corinne
Famelart, depuis trois semaines, est donc en arrêt de travail. Première
semaine, personne pour la remplacer. Deuxième semaine, les courriers
partent, direction l'Inspection d'Académie, puis le Ministère de Le
malheur des autres ne console pas les parents d'élèves de Saint-Didier.
S'ils sont conscients, avec leur maire, complètement solidaire, « de
n'être pas un cas isolé », ils sont décidés à ne pas être «
les victimes d'une défaillance de l'État qui n'assume pas le droit légitime
à l'éducation », n'hésitant pas à évoquer la possibilité
« d'un dépôt de plainte » auprès du Tribunal administratif,
envisageant d'investir, avec les enfants, l'Inspection académique de
Lyon, avec une grève générale... La
sécurité sur la sellette Que
peut l'instituteur de maternelle, l'après-midi, quand il doit, outre sa
classe, surveiller les élèves d'à côté, sans maîtresse ? Il laisse
la porte ouverte, Une
situation qui préoccupe Alain Brun autant que les parents, dont Patrick
Cuizinaud, au point que le premier avait envisagé « d'embaucher
quelqu'un » pour surveiller les petits, alors même que le second,
rejoint d'ailleurs par le premier, s'accorde à conclure « qu'on ne
peut se substituer à l'Éducation nationale, à l'État, sans risquer de
leur offrir en quelque sorte une échappatoire ». Difficile
dilemme. L'Inspecteur adjoint d'Académie, M. Bastien, déclarant, pour sa
part, que son administration est « seulement gestionnaire des
personnels », qu'elle a « utilisé les dernières
cartouches, en supprimant les stages de formation des enseignants
titulaires mobiles (la liste complémentaire des sortants d'IUFM épuisée
à fin février) depuis le 18 mars afin de tous les CARMEN
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Le maire, Alain Brun, ramasse les copies. Sujet : "Fais-moi un dessin." |
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