École publique de Saint-Didier-sous-Riverie

Groupe Balint

sommaire > école - événements 2004-2005

Ce qui m'apparaît prédominant dans le vécu de cette première séance de Soutien au Soutien, c'est bien ce sentiment d'avancée qu'il procure à travers des situations qui se débloquent en lieu et place de blocages antérieurs. Ces temps de partage, qui sont aussi des temps de retour sur sa pensée, où des compagnons de réflexion nous aident à aborder d'autres rives, sans cassures, simplement en transformant notre regard en même temps qu'ils transforment le leur, restent des grands moments de richesse humaine. Nous sommes bien tous embarqués sur le même bateau. Nous n'arriverons qu'ensemble.

 

J'ai toujours participé au groupe Balint avec beaucoup d'enthousiasme, car il m'a apporté énormément dans ma vie professionnelle et privée. Il m'a permis de m'améliorer dans mes rapports aussi bien avec les enfants qu'avec les adultes. Être à l'écoute, observer, réfléchir, sans porter de jugement.

 

Nous avions l'habitude à Saint-Didier de travailler en groupe d'analyse de la pratique avec Jacques Lévine. Cela est vite devenu indispensable à mes yeux, et nous a permis de dénouer bien des situations difficiles. Je pense que si notre école est devenue ce qu'elle est, c'est en grande partie grâce à ces groupes.
Lorsque nous avons arrêté, ils m'ont cruellement manqué. Souvent, il m'est arrivé de me trouver en difficulté, et de ressentir ce besoin du groupe.
Et aujourd'hui, nous avons enfin pu recommencer. J'en suis très heureuse parce que c'était un réel besoin, et je retrouve le même soutien, la même union qu'auparavant. Aujourd'hui, nous avons pu faire ensemble un grand pas en avant.

 

Analyse synthétique de la rencontre du mercredi 6 février 2002 : chaque rencontre est une étape nouvelle. Celle d'aujourd'hui a élargi le champ des possibles et du discutable en l'ouvrant aux dimensions professionnelle et personnelle de chacun. Dominique Ginet a parlé à juste titre d'une rencontre dense. C'est une densité qui se nourrit assurément de cette approche nouvelle qui n'a pu naître aussi qu'à travers la somme des expériences dont ce groupe est désormais porteur.

 

Un groupe Balint fonctionne dans notre école. On l'appelle aussi groupe d'analyse de la pratique ou encore Soutien au Soutien. De quoi d'agit-il ?

Il s'agit d'un groupe de personnes volontaires (ici, tous les enseignants de notre école, l'assistante maternelle et quelques invités) qui réfléchissent avec l'aide d'un psychanalyste ou d'un psychologue sur les problèmes relationnels posés par notre métier.

Contrairement à ce qui est présenté sur les autres pages de ce site, cette présentation ne sera pas illustrée par des exemples concrets : il y a un principe de confidentialité. Ce qui est dit à l'intérieur du groupe Balint ne sort pas du groupe.

Les autres principes de fonctionnement du groupe sont les suivants :

• solidarité : chacun fait sien le problème qui est exposé ;

• non conflictualité : il n'y a pas de conflits de personnes entre les membres du groupe ;

• préoccupation du terrain : le groupe se centre sur une tâche à résoudre.

Au début d'une séance, on fait état des satisfactions ou des insatisfactions que l'on a rencontrées dans son travail, des difficultés posées par des élèves. Le groupe choisit quels cas seront analysés pendant la séance.

Dans un premier temps, un cas est exposé. Chacun dit ce qu'il éprouve, ses émotions viscérales.

Le deuxième temps est celui de l'intelligibilité. Le groupe ne cherche pas de solutions ; il s'agit de comprendre. l'autre, d'entrer dans son système de préoccupations. L'apport du psychanalyste donne alors un éclairage différent et permet de donner un sens à ce qui semblait incompréhensible.

À partir de cette compréhension, il est possible d'envisager des solutions. Qu'est-ce qui est modifiable ? Qu'est-ce qui fait obstacle ? C'est le troisième temps de la méthode créée par le psychanalyste Jacques Lévine. Le psychanalyste garantit que l'on ne quitte pas le groupe sans disposer de pistes, de possibilités d'agir.

Un quatrième temps peut consister en une réflexion sur les pratiques pédagogiques et leurs rapports avec le psychisme. Quel est le public imaginaire que l'enseignant a dans sa tête ? Par qui se croit-il regardé ?

Les enseignants de notre école ont travaillé pendant deux ans en groupe Balint avec Jacques Lévine. Puis, notre travail avec lui s'étant centré sur "l'école des quatre langages", ce groupe a cessé de fonctionner.

Nous en avons ressenti le manque. À partir de novembre 2001, le groupe a repris son activité avec l'apport de Dominique Ginet. Les témoignages qui entourent cet article expriment les pensées de ses participants.

Depuis septembre 2004, deux autres psychologues cliniciennes nous ont aidés : Nancy Bresson et maintenant Marie-Pierre Viple.

Pour en savoir plus sur les groupes Balint, vous pouvez consulter le site de l'Association des Groupes de Soutien au Soutien (AGSAS).

Rémi Castérès

Après une première participation au groupe Balint, je me sens plus confiante, moins isolée et démunie face à une situation qui  posera problème. Je sais que je pourrai l'exposer à des professionnels (équipe éducative et psychologue) et, avec et grâce à eux, émettre des hypothèses, me remettre en question, m'interroger, réfléchir, essayer de comprendre la situation, chercher à s'enrichir de la pensée de chacun et envisager des solutions concrètes.

De plus,  un problème exposé par un autre enseignant et la réflexion qui suit peuvent renvoyer à des situations vécues, similaires par certains aspects.

Il me semble que le soutien constructif et la recherche de réponses pertinentes à un problème sont des démarches peu fréquentes. Trop souvent a priori, théories simplistes, jugements, refus de se remettre en question, refus de reconnaître avoir besoin d'autres professionnels empêchent d'avancer. Appartenir à un groupe où  l'écoute, le respect de la parole, une réelle communication, le souci d'analyser et d'améliorer sa pratique existent est, à mes yeux, une expérience exceptionnelle. Cela me rappelle le sentiment que j'ai éprouvé en participant pour la première fois à un colloque de l'AGSAS en octobre dernier : se sentir en confiance et enrichie par une pensée construite ensemble pour une pratique meilleure.

 

Je m'étais dit que ce ne serait jamais aussi bien qu'avec Jacques Lévine... j'avais tort !
Dominique Ginet bien que différent dans ses interventions, sait en un premier temps écouter nos descriptions et nos hypothèses, puis aiguiller nos
ébauches d'explications et de solutions, tout en apportant avec des mots simples et appropriés, les indications théoriques que nous ne pouvons pas donner.
Le métier d'instit nous plonge souvent dans des impasses dont il est difficile de se sortir seul. Nous aboutissons la plupart du temps à des
pseudo-solutions, qui consistent à baisser les bras d'impuissance à la
recherche du coupable idéal.
Après la séance du 16 janvier 2002 et concernant un de mes élèves, je ressens un double soulagement : celui de savoir enfin la bonne attitude à
adopter (ou au moins d'avoir une piste) et d'autre part celui de réaliser que ce que j'ai pu dire ou faire jusqu'à présent, n'était pas dans l'erreur.
L'étude d'un cas particulier devient un cas universel pour le groupe : un "cas-nonique" (pardon pour le mauvais jeu de mots !)

Aujourd’hui, une nouvelle fois, j’ai pu vérifier combien les difficultés face auxquelles nous nous trouvions parfois confrontés dans nos classes, trouvaient, par la mise en commun des processus conscients ou inconscients de blocage, des issues de secours qui nous donnent force et courage au quotidien. Les groupes Balint se révèlent alors, non seulement des lieux d’entraide, mais bien plus encore des lieux de partage et d’échange.

 


Discussion


...Justement je viens de parcourir avec attention et intérêt le site de l'asso de M. Lévine mais ma question est celle-ci : en Dordogne, où je vais exercer mon métier, comment créer un "groupe Balint" ; qui financera les psy et comment en trouver qui veuillent bien travailler au soutien des enseignants de mon école ?
Faut-il être adhérant de l'association ?
Concrètement, quelle démarche doit on adopter pour construire un tel groupe de réflexion ?

Cathy L.

(18 février 2006)

Vous avez plusieurs possibilités.

1. Existe-t-il des groupes d’analyse de la pratique dans votre IUFM ? À Lyon, ils sont généralisés (mais cela entraîne des pratiques très hétérogènes).

2. Le plan de formation continuée du Rhône (pour les enseignants en activité) inclut cette possibilité. Les groupes se déroulent en dehors du temps scolaire ; l’analyste est payé par l’Éducation Nationale.

3. Si rien de tout cela n’existe, vous pouvez réunir quelques personnes motivées — huit à dix — et demander à l’AGSAS si elle pourrait vous fournir un intervenant — que vous aurez alors à rétribuer.

4. Si l’AGSAS n’a pas de personne disponible dans votre département, vous pouvez encore contacter des personnes qui maîtrisent l’analyse de la pratique — c’est très répandu dans le domaine hospitalier.

À Saint-Didier, nous avons choisi de travailler hors du cadre institutionnel. D’abord, parce que nous avons commencé avant que cela ne se généralise. Ensuite, cela nous apporte une grande souplesse avec des participants très motivés. En contrepartie, cela se passe le mercredi et nous payons 16 € pour chaque séance.

R.C.

 

sommaire > école - événements 2004-2005

Page mise à jour le
dimanche 19 février 2006