Le cycle 2 de l'école publique de Saint-Didier-sous-Riverie s'est engagé, pour la deuxième année consécutive, dans un projet jardin.

L'an dernier, Véronique, parent d'élève, désireuse de s'investir dans une entreprise de ce type avec une classe, l'avait proposée à la nôtre. Cette première année a été l'occasion d'expérimenter, de découvrir : les élèves se sont répartis en groupes de trois, et chacun était responsable de sa parcelle.

Cette année, en décidant en conseil de s'inscrire au concours des écoles fleuries, la classe a construit un projet différent, avec un jardin entièrement collectif, et avec l'objectif de réaliser quelque chose de beau. Véronique, a nouveau, s'est impliquée dans le projet.

Les enfants ont commencé l'année scolaire en récoltant les fruits du jardin de l'année précédente : c'était l'occasion de récolter des graines pour l'année suivante, de cueillir les tomates, les courges. Puis ils ont tout enlevé et nettoyé.

Les enfants ont été les concepteurs du jardin tel qu'il existe. Le temps fort de l'année, afin de mettre la classe en projet, a été un séjour de trois jours en septembre au centre terre vivante, dans l'Isère.

En mars, ils se sont également rendus à Saint-Martin-en-Haut, pour visiter l'exploitation de Christian Rivoire, dans le cadre de l'opération "Au printemps, les jardins font école", mise en place par l'OCCE.

Au cours de l'année, des parents sont venus aider la classe ponctuellement. Certains ont arrosé, le week-end, avec leurs enfants.

La municipalité a fourni des plants de fleurs.

Des élèves du cycle 3 aident à l'entretien du jardin.

Ce qui est le plus frappant, c'est le fait pour une classe au complet de s'investir dans un projet à long terme. Les élèves se sont donné les moyens d'aller jusqu'au bout. Ils sont responsables de leur jardin et ils en sont fiers : ils le montrent aux visiteurs, ils le font visiter à leurs parents, ils y viennent en-dehors des heures de classe. Ils prennent des initiatives : balayer l'escalier qui y mène, ramasser les déchets, apporter à l'école des plants et des graines…

En dehors de toutes les compétences travaillées au cours de ce projet, le jardin a contribué à la formation d'individus responsables, capables de s'investir et de travailler dur pour parvenir au résultat escompté.

La question qui se pose maintenant au bout de deux ans de jardinage, est la suivante : continuons-nous ? Il faudrait pouvoir s'arrêter pour s'investir dans un autre projet lourd, sans lien avec le jardinage. Mais cela sera sans doute difficile : le cycle 2 a maintenant une identité : c'est la classe jardin. Il sera sans doute difficile de s'en détacher. Et ce n'est sans doute pas le souhait des élèves.

Alors que faire ? Ce jardin évoluera sans doute vers une version plus allégée, vers quelque chose qui demande moins d'entretien : plantation de bulbes, plantes pérennes…

Et l'on pourrait imaginer que ce projet s'étende à toute l'école, car les élèves qui passent au cycle 3 se sentent encore très concernés. Pourquoi ne créerait-on pas les "brigades vertes" de l'école publique de Saint-Didier-sous-Riverie ?

Corinne Famelart

Discussion

C’est vraiment passionnant de voir ce que peuvent réaliser les enfants. Comment avez-vous lancé le projet ?

Dans mon école les élèves du cycle 2 organisent un jardin depuis maintenant deux ans. Mais ça ne me convient pas, j’ai lancé dans ma circonscription un groupe de travail intitulé « un jardin… et pour quoi faire ? » Je serais très intéressé par des docs, progressions, projet… qui me permettraient de refaire vivre notre jardin.

Notre école est une grosse école (11 classes), le jardin est très petit et nous devons faire face à de nombreux problèmes (finances ridicules, dégâts, etc.) Néanmoins nous nous accrochons et tentons de relancer cette expérience avec les 4 classes du cycle 2.

Nicolas B.

(6 novembre 2004)

Je vais essayer de t'écrire l'historique du projet.

• Année 2001-2002 : une maman, passionnée de jardin, me propose de réaliser un jardin à l'école. Bien que totalement novice, je suis emballée par le projet, et je m'en sers pour tout : lecture, math... etc. Pour faciliter le travail, les enfants sont organisés par groupes de trois pour l'année, et chacun est responsable d'une parcelle : il la gère comme il le veut, y fait pousser ce qu'il veut...

• Année 2002-2003 : les DDEN ont entendu parler de notre jardin et nous proposent de participer au concours des écoles fleuries. La classe accepte et réfléchit donc à un nouveau projet : réaliser un jardin beau à regarder. Les parcelles sont abolies. On travaille sur un plan puis sur une maquette afin de créer le jardin qu'on aimerait voir.

• Année 2003-2004 : après avoir gagné ce concours, nous nous essouflons un peu. Je trouve que l'omniprésence de ce jardin nous empêche d'avoir d'autres projets importants. Je propose que ce jardin ne soit plus celui du cycle 2, mais celui de l'école entière. Un comité de responsables du jardin est créé, composé de trois élèves de cycle 3 et de deux élèves de cycle 2. Cela ne fonctionne pas très bien et le jardin n'est pas bien investi cette année-là.

• Année 2004-2005 : devant l'échec de l'année précédente, le cycle 2 reprend le jardin, avec la participation du cycle 1. Je ne sais pas encore ce que cela donnera...

À part ce que j'ai écrit sur le site, je n'ai aucun document à te fournir. Tout a été fait en projet avec les enfants, en fonction de la situation.

Nous aussi, nous avons été confrontés à des difficultés. Donc, c'est possible, et tu as raison de t'obstiner.

Corinne Famelart

J'enseigne dans une petite école rurale du Hainaut (Belgique).

Notre projet d'établissement étant le respect de l'environnement, nous avons créé avec les enfants, un jardin collectif et des petits jardins individuels. Ce n'est pas facile, c'est un travail long et il faut beaucoup de patience. Mais cela vaut la peine. N'empêche qu'il faut souvent réencourager et remotiver les troupes. Cela me plairait d'avoir des contacts avec une école qui vit le même projet.

Marie-Christine L.

(29 mars 2005)

Je suis d'accord : ce n'est pas facile, mais les enfants ont beaucoup à y gagner.

Nous pouvons tout à fait échanger à propos de nos pratiques.

C.F.

À l'école, nous avons choisi comme projet d'établissement "le respect". Nous y travaillons depuis six ans. Il y a trois ans, nous avons accentué le projet sur le respect de l'environnement.

Avec les enfants, surtout les 8/12, nous avons repris un morceau de la prairie qui appartient à l'école (à côté de la cour de récré) et nous avons installé un jardin avec des allées bétonnées par les enfants. Depuis, chaque enfant à partir de six ans a son jardinet, les maternelles ont un collectif.

Il y a un an, les 5/8 ont installé un poulailler.

Cette année, nous avons creusé des petits mares, espérant y voir des tritons, salamandres, grenouilles, insectes...

C'est beaucoup de boulot. En plus, l'instituteur qui pilotait le projet ne vient plus à l'école. Nous ne sommes plus que des femmes et c'est lourd. Il y a bien quelques papas mais...

Marie-Christine L.

Belgique

(1^er avril 2005)

Nous, les trois classes de CE1, nous nous lançons dans la création d'un jardin dans notre école, avant-projet à la mise en place d'un jardin partagé, à une centaine de mètres de l'école. Y a-t-il des ouvrages qui pourraient nous être utiles ?

Arnaud

Val-de-Marne

(7 février 2007)

Je sais qu’il existe énormément de livres et de revues qui traitent de la mise en place d’un jardin à l’école.

Mais je n’en ai jamais utilisé aucun. Nous avons tout créé en projet avec les élèves.

C.F.

Page mise à jour le
mercredi 07 février 2007