École publique de Saint-Didier-sous-Riverie

Le temps et l'espace

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Benoît (Moyenne Section) était en train d’écrire des lettres, pêle-mêle sur une feuille, recopiées au hasard dans les prénoms des MS. Il dit à Corinne :

  - Je prépare un travail pour les MS.

  - Bonne idée !

  - Ce n’est pas mon idée. C’était l’idée de Léa l’année dernière. J’étais chez les petits. Je me suis dit : « Moi aussi, quand je serai chez les moyens, je l’inventerai pour les autres, ce travail. »

Le temps

Les cycles

Le temps d’occuper des places différentes

Au fil des ans, dans un cycle, l’enfant a un statut différent. Il passe du statut de petit à celui de grand.

En changeant de cycle, il redevient petit puis encore grand. Cela trois fois avant de quitter l’école.

Perdre sa place de grand pour un enfant de moyenne section qui passe en cycle 2 est sans doute momentanément difficile, mais c’est aussi profitable car il aura la possibilité de la recouvrer.

En un an, dans une classe d’enfants du même âge, la place que l’enfant occupera au cours de l’année sera sensiblement identique. Elle risque d’être la même année après année.

Valérian (CE2) dit à la classe qu’il aime le hand, mais qu’il ne savait pas que c’était si dur d’attraper le ballon. Manali (CM2) répond qu’à son âge, elle ne réussissait même pas à l’attraper et que c’est déjà bien de l’avoir.


Mélodie a mis du temps pour apprendre à lire. Maintenant, non seulement elle est fière de lire des livres aux autres, mais en plus elle s’occupe des plus petits.

Laisser du temps

Le fonctionnement en cycles permet à l’enseignant de se fixer des objectifs en fin de cycle. Ainsi l’échéance de la lecture n’est pas le CP, mais le CE1.

Les cycles sont un moyen d’éviter de bousculer l’enfant, mais ils permettent également de mesurer davantage les progrès de chacun.  

Chaque enfant prend son temps. Cependant, on ne laisse pas un enfant paresser, on exige un minimum de travail d’un enfant qui en est capable.

Charlotte, jusqu’à présent, avait des difficultés en math ; elle les détestait. Or, elle a inventé, seule à la maison, sa propre méthode de soustraction. Si elle avait été bousculée, elle aurait détesté les maths pour toujours.

La lecture

Tout au long du cycle 2 se côtoient apprentis lecteurs et lecteurs. Pour les premiers les seconds jouent le rôle de modèles et de ressources.

Les rites

La scolarité des élèves est rythmée par des événements qui reviennent chaque année : le Loto du Sou, la fête de Noël, le Cross, la kermesse.

Ce sont des repères stables et rassurants pour l’élève.

En Anglais, les cycles 3 se sont retrouvés devant une cassette qu’ils avaient déjà vue trois ans auparavant. Ils étaient heureux, épanouis. Ils se sentaient forts, rassurés, face à quelque chose qu’ils connaissaient.

Le temps des réunions

Les rencontres avec les parents sont des échéances. Au cours d’une réunion, on rappelle ce qui s’était dit avant. On se projette dans l’avenir : que va-t-on faire désormais pour que cela aille mieux ? Une nouvelle échéance est fixée.

Le temps de l’école, le temps hors de l’école

Dans beaucoup d’écoles, il y a énormément de devoirs après la classe.

Dans notre école, les enfants sont disponibles pour jouer à la fin de la journée ; ils seront plus ouverts à la culture.

L’emploi du temps

Tout au long de la journée, les activités alternent : dans leurs contenus ainsi que dans l’organisation de la classe.

Bilan de la journée

À la fin de la journée, l’enfant a la possibilité de faire part d’un événement qui l’a marqué. C’est un temps pour dire, pour se remémorer et prendre conscience des différences.

Un jeudi, il y avait trois adultes pour les ateliers du cycle 1 (Sabine, Corinne, Marie-Odile). Corinne s’est sentie de trop. Il y avait trop d’adultes dans les différents ateliers. Cela nuisait au développement de l’autonomie : les enfants ne cherchaient pas suffisamment, il n’y avait pas assez d’interactions, mais trop de rapport à l’adulte.

L’espace

L’espace est agencé pour :

- que tous puissent se voir ;

- que chacun puisse s’isoler ;

- pouvoir travailler seul, en groupe, collectivement ;

- pouvoir accéder à des ressources, permettre l’autonomie ;

- pouvoir gérer l’espace (inscription aux ateliers au cycle 1, marché des connaissances) ;

- pouvoir aller dans toute l’école, utiliser l’espace ;

- cogérer l’école (répondre au téléphone…)

Cette organisation manifeste une confiance dans les progrès des élèves. En les estimant capables de s’organiser dans un tel espace, les enseignants savent qu’ils pourront y développer leurs intelligences.

Paradoxalement, elle révèle que l’enfant ne devient pas autonome tout seul, mais à l’aide de ses pairs.

Rémi Castérès,

Corinne Famelart,

Jacques Pichon

Organisation de l’espace pour les élèves du  cycle 3

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