Fabienne Calemard

Je suis enseignante en mathématiques et sciences physiques dans un établissement agricole de Provence. Dans le cadre d’une formation pédagogique interne j’ai eu la chance de venir en stage à l’école primaire de Saint-Didier-sous-Riverie.

Le but de la formation que je suis, est de faire une expérimentation dans l'une de mes classes afin d'améliorer ma pratique.

L'hétérogénéité des élèves dans mes classes de CAP Agricole pose problème, certains jeunes ont choisi cette orientation par goût et ont un niveau plus que correct, d'autres réussissent à peine à déchiffrer un énoncé.

Je sentais bien qu'un cours classique était totalement inadapté et l’aperçu télévisé de la méthode de Saint-Didier a éveillé ma curiosité. Allait-il être possible d’adapter leur mode de fonctionnement aux classes de CAPA ?

De retour de stage mon enthousiasme est débordant, je dois me mettre au travail.

Tout un amalgame d’idées se chevauchent dans ma tête, mais je crois que mon expérimentation comportera 3 axes principaux.

Le premier est un découpage précis et mesurable du programme de CAPA en objectifs élémentaires puis l’élaboration de fiches de travail personnel par ordre croissant des difficultés pour les élèves avec correction intégrée, afin de permettre aux jeunes en échec de reprendre confiance avec des exercices d’un niveau basique. Chaque objectif serait évalué par un exercice type, le jeune repasse l’objectif autant de fois que nécessaire pour l’obtenir.

Le second est la stimulation des élèves pour l’apprentissage en utilisant le jeu et la compétition. Ce point peut poser un problème de conscience, je crains d’afficher devant les élèves leurs différences de niveau scolaire et ainsi de faire naître entre eux moqueries ou honte.

J’ai pourtant fait une expérience intéressante cette semaine dans une classe de CAPA qui va m’encourager à m’engager dans cette voie. Nous travaillions sur les conversions dans le système métrique. les longueurs, les surfaces et les volumes. Après leur avoir expliqué la méthode, j’ai distribue à chaque élèves 8 conversions sur les unités de longueur, 8 conversions sur les unités de surface et 8 conversions sur les unités de volume.

Puis 3 élèves sont venus au tableau pour écrire leurs réponses. L’un des élèves au tableau a spontanément corrigé les erreurs d’un de ses camarades en rouge, j’ai joué le jeu et fait la correction avec discussion en mettant le nombre d’erreurs pour chaque série. Il s’est trouvé qu’un élève avait fait 4 erreurs et que les 2 autres en avaient fait 2, la classe s’est rapidement positionnée pour départager les 2 vainqueurs avec un autre exercice, preuve qu’ils aiment la compétition…

Le troisième est un bilan en fin de chaque séance pour permettre aux jeunes de se positionner dans la classe, en tant que personne responsable, les aider à grandir en donnant leurs points de vue même s’ils n’ont pas le même que leurs camarades, les laisser s’exprimer sur ce qu’ils font, ce point me semble encore très flou.

Je compte mettre en œuvre cette expérience en septembre 2003, j’aurais certainement des questions, des difficultés, des doutes mais je compte bien rester en contact avec l’équipe de Saint Didier. Le dernier séjour prévu dans un mois me permettra une fois encore de m’imprégner de son enthousiasme.

 Fabienne Calemard

Page mise à jour le
samedi 19 juillet 2003