École publique de Saint-Didier-sous-Riverie

Correspondance
scolaire au cycle 2

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Corinne Famelart

La correspondance scolaire est difficile à mettre en place au cycle 2, mais je suis convaincue que les enfants ont beaucoup à y gagner.

Voici les raisons pour lesquelles je me sers de la correspondance scolaire pour les apprentissages, en particulier dans le domaine du lire-écrire :

 La lecture est avant tout un acte de communication. Pour que les enfants aient envie de lire ou d’écrire, il faut qu’ils aient le désir de communiquer. Et dans cette activité, on lit ce qui nous est adressé, et on écrit à destination de quelqu’un de précis.

 C’est une activité de lecture-écriture qui a du sens pour les élèves. On n’est motivé pour lire et écrire que si cela nous sert à quelque chose, ou nous donne envie. Et c’est le cas : j’ai été surprise d’observer la quantité qu’un élève de cycle 2 est capable d’écrire quand il le fait pour son correspondant. Et on apprend à lire en partie en écrivant. De la même manière, la lecture de la lettre reçue prend tout son sens et met l’élève dans une situation de lecture vraie.

 Travailler à partir de projets mobilisateurs favorise les apprentissages. Un échange de courriers qui aboutit sur une rencontre est un projet qui rassemble la classe pour toute l’année scolaire.

 Cette rencontre est une expérience toute nouvelle pour les enfants : ils rencontrent des personnes qu’ils ne connaissent pas, découvrent d’autres manières de vivre, d’autres régions (par exemple, pour mes élèves ruraux, j’ai cherché des correspondants en ville). C’est une forme d’ouverture au monde.

Ma classe a déjà correspondu avec un CP-CE1 d’une école lyonnaise, un CP d’une école de Saint-Etienne et un cycle 2 de la campagne Beaujolaise. Au départ, il ne m’a pas été facile de les trouver car on voit peu de classes de cycle 2 qui recherchent des correspondants. La difficulté est de soutenir un rythme rapide d’échanges de courriers car les enfants écrivent lentement. Et pourtant, c’est nécessaire : les enfants ne se mobilisent que s’ils reçoivent des réponses assez rapides.

L’échange entre les classes se compose de cassettes vidéo, de lettres collectives, mais aussi de lettres individuelles. C’est ce dernier point qui est le plus difficile à mettre en place.

Comment faire écrire une lettre individuelle à chaque élève de cycle 2, sachant qu’une grande partie des enfants sont non lecteurs ?

Voici les différentes solutions que j’ai mises en place en fonction de l’âge, des possibilités et du désir de chaque enfant :

 L’élève écrit sa lettre seul et je n’interviens à posteriori que pour corriger les fautes d’orthographe.

 L’élève me dicte sa lettre.

 L’élève dicte sa lettre à un élève de cycle 3.

 L’élève recopie sa lettre seul.

 L’élève recopie sa lettre avec mon aide.

 L’élève tape sa lettre à l’ordinateur.

Quand cela lui demande un effort trop grand, c’est l’adulte qui écrit une partie de la lettre, ou même tout. L’élève est tout de même producteur du texte, puisque c’est lui qui l’a dicté.

Et même si cela est difficile, même si cela prend du temps, je le fais parce que les élèves sont en situation d’apprentissage vrai. Je constate qu’ils ont plaisir à communiquer en lisant et en écrivant.

Cette année, j’ai été stupéfaite de constater combien la correspondance a favorisé l’apprentissage du Lire Ecrire, en particulier chez les élèves de grande section.

L’an prochain, nous recommencerons à correspondre. J’espère que nous trouverons une classe désireuse de s’impliquer avec nous dans un tel projet. Si c’est votre cas, écrivez-nous !

Corinne Famelart

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Page mise à jour le
mercredi 19 octobre 2005