École publique de Saint-Didier-sous-Riverie

Évaluations

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L’escalier des évaluations

Afin de permettre aux élèves de s’évaluer en français et en mathématiques, il existe dans la classe un système de ceintures. Il est dommage que cela n’existe pas encore dans les autres disciplines, mais j’ai pour objectif de le mettre en place dans l’avenir.

Pourquoi avoir mis en place un tel système ?

  • Pour que chaque enfant progresse à un rythme qui lui est propre, sans devoir suivre à tout prix ou au contraire attendre la majorité de la classe ;

  • Pour que chacun ait une vision claire de ce qu’il a déjà réussi et de ce qui lui reste à atteindre ;

  • Pour que l’enfant soit motivé par l’idée de grandir en apprenant.

Chaque enfant a un fichier avec la liste de toutes les épreuves d’évaluation correspondant à l’année du cycle. Il y a une liste pour les grandes sections, une pour les CP, une autre pour les CE1. Chacun a également un escalier, qui ressemble à ceci pour les CP :

 

La première colonne comptabilise les épreuves de communication orale, la deuxième celles en lire-écrire, la troisième celles sur les nombres, et la dernière les épreuves d’espace et temps. Au CE1, il y a deux colonnes supplémentaires : problèmes et maîtrise de la langue.

Toutes les épreuves existent dès le début de l’année et les enfants passent les épreuves qu’ils souhaitent, au rythme qui leur est propre. Lorsque qu’une épreuve est réussie, l’enfant colorie un rond dans la colonne correspondante, en commençant par le bas de l’escalier. Si une épreuve est échouée, l’enfant peut la repasser autant de fois qu’il le souhaite.

Il n’y a pas d’ordre de passation des épreuves : les élèves essayent ce pour quoi ils se sentent prêts, dans l’ordre qu’ils choisissent.

Lorsque tous les ronds de la première marche sont coloriés, l’élève est ceinture blanche de la classe. La maîtresse lui remet cette ceinture autour de la taille ; l’élève est chaleureusement applaudi, il s’exprime sur ce qu’il ressent et sur la façon dont il y est arrivé. Les autres peuvent lui poser des questions. Plus tard dans l’année, on peut devenir ceinture jaune, orange, verte, bleue, marron et enfin noire.

Comment faire pour laisser l’enfant choisir ses épreuves lorsqu’il est si jeune et souvent non lecteur ?

Avec les CE1, il existe un jour pour passer les épreuves de mathématiques, et un autre jour pour celles de français. Toutes les épreuves sont classées dans un fichier, dans lequel les élèves se servent librement. Ils peuvent se parler entre eux au moment du choix afin de décider quelle épreuve passer. Cette confrontation est, à mon sens, très formatrice. Par contre, une fois l’épreuve choisie, ils n’ont plus le droit de se parler. Une épreuve se passe seul et sans aide. Je n’interviens que pour clarifier la consigne si nécessaire. On peut passer une ou plusieurs épreuves au cours d’une séance. Elles me sont ensuite remises pour que je les corrige.

Pour les GS et les CP, il n’est pas possible de laisser un choix autonome des épreuves tant qu’ils sont non lecteurs. La solution que j’ai adoptée pour le moment est de proposer régulièrement des épreuves que j’explique, et qui concernent un domaine qui a été travaillé. Les élèves ont le choix de passer l’épreuve ou non. S’ils échouent l’épreuve, je la leur propose à nouveau ultérieurement. Peut-être trouverai-je un moyen qui garantisse plus de liberté et d’autonomie dans le choix des épreuves…

Qu’arrive-t-il si l’élève arrive à la ceinture noire avant la fin de l’année scolaire ?

Dans ce cas, il commence les épreuves de l’année suivante.

J’ai pu constater que cette forme d’évaluation est très motivante. Le fait d’échouer une épreuve n’est pas vécu comme une sanction sans appel, puisqu’on sait qu’on aura la possibilité d’essayer à nouveau. Les élèves, pour la plupart, ont envie de réussir, et d’apprendre pour réussir. La ceinture est un symbole très fort de la réussite. Elle est arborée par certains élèves tous les jours à l’école. L’escalier, quant à lui, symbolise le fait de grandir, de s’élever. Gravir une marche, c’est en quelque sorte s’élever, être de plus en plus grand…

Corinne Famelart

à lire aussi

"Les ceintures" au cycle 3

 


Discussion


À la rentrée, je vais avoir la charge d'une classe de CP / CE1, ce qui est tout nouveau pour moi puisque je n'avais eu que des PS / MS ou des CE2 / CM.

J'ai bien envie de tester votre système d'évaluation par les ceintures, mais comme je n'ai pas encore la moindre expérience du cycle 2, j'ai du mal à voir exactement en quoi il consiste. Pourriez-vous me donner plus de détails sur la passation ?

Cécile Matricon

(9 août 2003)


Les CE1 passent les épreuves deux fois par semaine pendant 30 à 40 minutes. Un des deux jours, c'est le français. L'autre, ce sont les mathématiques. Ils choisissent leurs épreuves qui sont toutes prêtes dans des fichiers. Ils se servent librement. Je peux les aider à choisir.

Les CP, eux, les passent une fois par semaine. Je leur propose à chacun une épreuve qui me semble accessible pour eux, et ils acceptent ou pas. Peu à peu, en devenant lecteurs, ils peuvent choisir leurs épreuves seuls s'ils le souhaitent.

C.F.

Après la lecture de l'article paru dans le Monde de l'Éducation et la visite de votre site, nous avons décidé avec certains collègues de mettre en place le système des ceintures. Nous aimerions cependant avoir quelques éclaircissements sur certains points :
1 - Quelles activités prévoyez-vous pour les enfants de CP et CE1 qui décident de ne pas passer les épreuves ?
2 - Y a-t-il un temps limite pour le passage des épreuves ?
3 - Des enfants passent-ils des épreuves avant même l'apprentissage d'une notion ?

Cyrille

(24 août 2003)


1. Les enfants qui ne passent pas d'épreuves peuvent lire, écrire ou dessiner. En fait, c'est une question qui ne se pose pas. Depuis que j'ai mis ce système en place, c'est tellement motivant que jamais aucun élève n'a souhaité ne pas passer d'épreuves. Au contraire, s'ils sont absents au moment de la passation, ils me demandent un temps pour passer les épreuves à leur retour.

2. La passation des épreuves dure 40 minutes. À la fin de ce temps, ils peuvent avoir passé autant d'épreuves qu'ils le souhaitent. Ils me les rendent toutes, même celles qui ne sont pas terminées. Lors de la séance suivante, ils terminent les épreuves en cours avant d'en commencer de nouvelles.

3. Oui, les enfants ont toutes les épreuves à disposition, et se risquent régulièrement à passer une épreuve sans que l'apprentissage ait eu lieu. Et ils réussissent parfois. Certains d'entre eux savent des choses sans avoir besoin de les apprendre. Et, à l'inverse, ce n'est pas parce qu'une notion a été étudiée que tout le monde est prêt à passer l'épreuve. C'est un des fondements de ce système : respecter la disparité et permettre à chacun d'avancer à son rythme.

C.F.

Je viens de regarder avec une collègue une vidéo "Vaincre l'illettrisme", une émission concernant votre école, diffusée sur France 3 en septembre 2002. Époustouflant !

Toutes vos pratiques pédagogiques solutionnent le terrible sentiment de toujours sanctionner par l'évaluation. En effet, nous proposons aux élèves la même évaluation, au même moment, et celant en sachant très bien à quoi s'attendre comme résultat.

Ma collègue de RPI en maternelle (PS, MS, GS) a déjà commencé à construire son escalier, à lister les épreuves et construire les activités. Ma collègue de cycle 3 pratique les ceintures en langue orale et en comportement.

Je cherche ma place dans tout cela. Une aide pour répertorier toutes les épreuves à construire serait la bienvenue, pour offrir à mes élèves le luxe de regarder avec confiance le chemin parcouru et celui qu'il lui reste à conquérir.

Céline Badiane

Montesquieu-Guittaut (Haute-Garonne)

(21 octobre 2003)


 

Cela me fait tout drôle de découvrir des gens qui mettent en place l'escalier des évaluations. Je ne pensais pas, en le créant, que cela intéresserait d'autres personnes que notre équipe. Il existe parce que j'en ai senti le besoin.

Je suis tout à fait d'accord pour t'aider à mettre en place un système d'évaluation.

Les raisons que tu évoques font partie de celles qui nous ont conduits à travailler de cette manière.

C.F.

Bonjour ! Je suis Geneviève, la collègue de Céline Badiane qui a correspondu avec toi récemment. Je m'occupe pour ma part de l'école maternelle de notre RPI dans un village (Saint-Laurent-sur-Save ) voisin de celui de Céline.

Depuis longtemps je cherchais une solution au problème de l'évaluation. J'avais toujours refusé le principe des livrets scolaires qui semblaient toujours pointer la culpabilité et le non-savoir. Et puis un jour d'octobre 2002, miracle, mon magnétoscope incidemment braqué sur "Des racines et des ailes" et voilà la solution à mon problème !

Je peux t'avouer que je suis restée longtemps en pause sur l'escalier de Léa. J'ai pu ensuite le reconstituer sur Word. Se posait alors pour moi le problème de l'adaptation pour la maternelle (les trois sections et 27 élèves). J'ai alors imaginé un escalier pour tout mon cycle 1 (petits - moyens - grands). Je voulais aussi que les enfants (tous non-lecteurs) connaissent à l'avance les compétences à atteindre. J'ai dû alors les traduire en dessins plus repérables et je travaille actuellement à rédiger les épreuves correspondantes (tu as raison, c'est un boulot fou, les vacances vont y passer !)

Il y a une semaine, pour conforter Céline dans son idée de poursuivre l'expérience en cycle 2, j'avais apporté la fameuse cassette vidéo de votre passage TV. Et là, surprise ! notre collègue Juliette de cycle 3 nous apprenait qu'elle correspondait déjà avec ton collègue Rémi pour la philo et que votre site Internet existait ! (J'ai le soir même visité de long en large, ravie entre autres d'y retrouver les écrits de Léa !) La boucle était bouclée...

Ce mail donc pour te remercier encore pour ton coup de pouce télévisuel et surtout pour ta générosité d'écoute sur la messagerie. Céline était réellement "bouleversée" d'avoir reçu autant d'infos et de clés pour démarrer son travail !

Je ne sais pas si ton collègue de Maternelle pratique aussi "l'escalier de réussite". J'aimerais bien savoir comment il l'adapte au cycle 1... En tout cas, dans ma classe, mes élèves sont super motivés pour commencer les évaluations à la rentrée de Toussaint. Par contre, je n'évalue pas encore de mon côté le temps que cela me prendra (avec une seule aide maternelle, sans décloisonnement possible et de très petits locaux) mais le cœur y est !

Maintenant de toutes petites questions :

Quelle forme matérielle a le cahier de réussites dans ta classe ?

Les épreuves sont elles collées ?

Est-ce que les enfants ont accès aux cahiers des autres ? Si oui, cela ne fausse-t-il pas leurs résultats ?

Est-ce que les enfants emportent régulièrement leur cahier de réussite chez eux ?

Geneviève Isnard
Saint-Laurent-sur-Save (Haute-Garonne)

(3 novembre 2003)


Quelle forme matérielle a le cahier de réussites dans ta classe ?

C'est un porte-vues de 20 vues qu'ils gardent tout au long du cycle. Cela permet d'y insérer l'escalier, la liste d'épreuves, les comptes-rendus d'entretiens de fin de périodes, les ceintures de comportement (qui existent dans ma classe depuis cette année). On l'appelle tout simplement "livret d'évaluations".

Les épreuves sont elles collées ?

Elles sont collées dans un cahier 17 sur 22, indépendamment du fichier. Elles sont toutes collées, qu'elles soient réussies ou échouées : cela permet ainsi de voir les essais, les erreurs.

Est-ce que les enfants ont accès aux cahiers des autres ? Si oui, cela ne fausse-t-il pas leurs résultats ?

Non, chacun a son cahier. Mais il n'y a pas non plus d'interdiction. Cependant, pendant les épreuves, il est formellement interdit de parler et de regarder le travail des autres ; sinon, j'annule l'épreuve.

Est-ce que les enfants emportent régulièrement leur cahier de réussite chez eux ?

Ils l'emportent tous pendant les cinq périodes de vacances. Le reste du temps, ils peuvent l'emporter le week-end s'ils le souhaitent.

C.F.

 

Si j'ai ressenti très tôt le besoin d'aborder différemment à la fois les apprentissages et le mode d'évaluation des élèves, mon expérience encore un peu récente dans cette classe - j'attaque ma troisième année - ne m'a pas encore permis à ce jour d'approfondir le sujet.

De surcroît, la préparation du CAFIPEMF que je vais tenter de passer cette année, risque de ne pas arranger les choses. Bien que... Le lien entre le thème choisi pour mon mémoire - « En cycle 1, quels cadres prenant en compte le développement de l’enfant peuvent favoriser ses apprentissages autonomes ? » et cette approche pédagogique étant assez évident, je me demande, somme toute, s'il ne serait pas intéressant et pertinent de mener cette réflexion et ce travail en parallèle.

Mais l'importance de la tâche me déroute, tu peux t'en douter, et je ne sais encore si cela est très raisonnable. C'est pourquoi, comme de toute façon ce sujet constitue pour moi un levier de motivation très fort, si tu en étais d'accord, je serais vraiment partant pour envisager une collaboration avec toi sur ce sujet.

Paul Psaltopoulos

 

Bonjour Paul, [...] j'ai découvert sur le site de ton école énormément de points communs avec notre RPI. Nous avons pratiquement le même effectif (chez nous, 64 élèves) mais sur trois villages différents :

• Saint-Laurent sur Save : la Maternelle avec 27 enfants (9 SG - 11 SM - 8 SP) ;

• Montesquieu-Guittaut : Céline a 11 élèves (7 CP - 4 CE1 ) ;

• Montbernard : Juliette a 24 élèves (11 CE2 - 5 CM1 - 8 CM2 ).

Nous avons bâti notre projet d'écoles 2003-2006 sur l'harmonisation de nos pratiques enseignantes et la mise en place d'outils communs aux trois cycles et accompagnant l'enfant de la petite section au CM2 :

- cahier de vie - cahier d'écrits ;

- cahier de réussites ;

- cahier d'outils.

....et la cousine de Pichou, chez nous, s'appelle Grignotte : elle est verte, avec de belles moustaches et des oreilles rondes !

Notre petite équipe est sympa et ne demande qu'à discuter de temps en temps avec la vôtre.

Je t'envoie déjà le dessin de l'escalier sur lequel j'ai commencé à travailler pour tout le cycle 1 :

Les "épreuves" ont commencé cette semaine et ça marche très fort !

Geneviève Isnard

(11 novembre 2003)


J'enseigne dans un CP/CE1 depuis cinq ans [...] Pour les CE1, j'essaie de partir des mêmes supports et de différencier les exercices mais pour la correction ou faire évoluer, j'ai du mal car ça multiplie les groupes et j'ai aussi les quatre CP à m'occuper. Pour eux, je vais essayer à la rentrée de Toussaint de mettre des tuteurs.

Je voulais donc savoir au niveau des évaluations comment tu les mets en service, à quelle période. Est-ce qu' il y a plusieurs propositions pour un même objectif ? Les élèves sont-ils vraiment autonomes dans cette gestion ?

Françoise
Limoges
(4 novembre 2003)


Les évaluations sont mises en place pendant toute l'année, et pas en fin de période uniquement. Les CP passent des épreuves une fois par semaine, et les CE1 deux fois (une fois math et une fois français). Toutes les épreuves sont disponibles dans des fichiers dès le début de l'année.

Les enfants lecteurs les choisissent librement en feuilletant le fichier. Pour les autres, je les aide un par un à choisir. Ils ne sont donc pas tous complètement autonomes.

C.F.

Je suis un instituteur italien et j'enseigne en Vallée d'Aoste ; je suis très intéressé au système des ceintures, mais je voudrais le comprendre mieux. Quelle est la relation entre ceintures et brevets ?

Mes compliments pour le travail que vous menez et merci pour l'attention

Franco Zanin
Aosta

(19 novembre 2003)


Les ceintures et les brevets sont deux choses différentes, qui n'ont pas de lien direct, sauf celui de correspondre à notre conception de l'apprentissage.

Les ceintures sont utilisées en mathématiques et en français, et elles constituent notre système d'évaluation : pour cela, les enfants passent des épreuves. La réussite d'un certain nombre d'épreuves leur donne une ceinture.

Les brevets sont obtenus lors des marchés des connaissances et concernent tous les domaines. Mais les apprentissages concernés ne figurent pas dans une liste précise : ce sont les enfants et les adultes qui créent les brevets, en fonction de ce qu'ils souhaitent apprendre aux autres.

Quoi qu'il en soit, les épreuves comme les brevets figurent tous deux dans le livret d'évaluation de chaque élève.

C.F.

Je trouve le site particulièrement riche en outils et très concret dans la ré-exploitation.

Je suis enseignante en Institut de Rééducation et la pédagogie institutionnelle m'intéresse particulièrement car je la trouve très adaptable au public de caractériels. Nous sommes en train de mettre en place un livret d'évaluations pour chaque niveau scolaire des enfants du centre (qui s'étalent de la moyenne section au CM2). C'est donc l'ensemble des grilles avec les critères d'évaluation qui m'intéressent, tous niveaux confondus.

Il faudra bien sûr les adapter au public Troubles de la Conduite et du Comportement mais votre travail dégrossirait énormément le nôtre car notre objectif reste de réintégrer les élèves dans le système ordinaire et donc la référence aux programmes ordinaires est fondamentale.

Muriel

(22 novembre 2003)


Après la lecture de votre site, nous pratiquons dans notre école le système de l'escalier des évaluations. J'ai rajouté en plus dans ma classe, les ceintures.

Nous avons cependant des petites questions : l'année prochaine nous sommes plusieurs à prendre un CP que nous suivrons l'année d'après au CE1 et nous nous demandons si nous allons faire deux escaliers, un pour le CP, l'autre pour le CE1, ou alors un seul et même escalier pour les deux années du cycle. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi vous avez choisi de faire deux escaliers ? Quels avantages par rapport à un seul ? Qu'arrive-t-il si un enfant n'atteint pas la ceinture noire avant la fin du CP ? Reprennent-ils l'escalier de CP au début du CE1 (peu probable je pense) ou alors des compétences de fin de CP sont-elles évaluées au début du CE1 ?

Cyrille

(10 avril 2004)


Nous avons choisi de faire trois escaliers (GS, CP, CE1) pour de nombreuses raisons ; en voici quelques-unes :

• parce que l'enfant change de statut suivant sa position dans le cycle. Quand il est en GS, il n'a pas du tout la même place dans la classe qu'un élève de CE1. Et les épreuves de GS n'ont pas la même valeur que celles de CE1 ;

• parce qu'il faut qu'il obtienne des résultats à court terme, des plates-formes de réussite. S'il n'y avait qu'un escalier, on mettrait beaucoup plus de temps à parvenir à la ceinture blanche, et cela n'est pas motivant, surtout pour les élèves plus lents. Certains de mes élèves ne vont pas plus loin que la ceinture blanche, mais ils ont au moins eu cette réussite, très importante pour eux et pour leurs parents. Ils ont un vécu positif ;

• n'importe quelles épreuves de GS peuvent permettre d'obtenir la ceinture blanche. Si elles étaient mélangées avec les épreuves du CE1, ce serait plutôt décourageant ;

• tout le monde part en début d'année avec le même escalier : c'est encourageant. On sait qu'on aura le même chemin à parcourir ;

• ... et plein d'autres choses...

Tous mes élèves n'obtiennent pas la ceinture noire à la fin de l'année. C'est même rarissime ! Ma classe n'est pas constituée d'un panel d'élèves parfaits !

Mon objectif est que chacun progresse et aille le plus loin possible. Et c'est ce qui se passe. Certains terminent avec la ceinture blanche, d'autres avec la ceinture marron. Je ne crois pas que dans les autres classes, les élèves maîtrisent toutes les compétences des programmes.

Je ne sais pas ce que sont des compétences de fin de CP, puisque les programmes sont faits pour la fin du cycle. Donc, en début d'année, chacun a son escalier vierge, et commence en même temps. J'ai une liste d'épreuves pour chaque cours. Bon courage dans votre travail. Merci de nous le faire partager.

C.F.

Jeune enseignante, j'aurai avec grand plaisir à la rentrée une classe de CP. Je commence à chercher des exemples pratiques d'une réelle pédagogie différenciée ; merci de mettre en ligne votre expérience, très utile pour avoir le courage de se lancer. Après lecture de votre site, quelques questions subsistent :

- quels sont les liens entre les activités que vous menez avec tout un
groupe et les évaluations ? Ou, si c'est le cas, comment choisir ce qui est
traité par l'ensemble du groupe ou de manière autonome ?

- comment avez-vous choisi les compétences visées dans les brevets :
avez-vous établi (comme c'est le cas dans ma future école) un minimum à
voir durant l'année ou avez-vous repris l'ensemble du programme ?

- pour construire vos brevets, vous servez-vous d'outils et si oui, lesquels ?

Sur liste complémentaire en 2002, j'avais mis en place de manière discrète
le travail autonome avec des fichiers en lecture et en orthographe mais à
la fin de chaque période je faisais le point et reprenais les points difficiles avec ceux pour qui j'estimais que c'était nécessaire mais c'était dur à gérer ! J'ai peur que pour des élèves plus jeunes ce soit difficile du point de vue de l'autonomie.

Noémie David

(17 août 2004)


Les évaluations ont lieu à plusieurs moments fixés à l'emploi du temps, chaque semaine. Il n'y a pas de lien direct avec les leçons. Les enfants peuvent passer des épreuves en lien avec ce qu'ils viennent d'apprendre, ou pas : ils le gèrent comme ils le veulent. En collectif, je traite le programme sur la durée du cycle, normalement.

J'ai pris les programmes de 2002, avec les compétences de fin de cycle pour le CE1. Pour la GS et le CP, c'est plus difficile car j'ai dû évaluer ce qui doit être attendu d'un élève en fin d'année. Cela s'est régulé sur plusieurs années car les premières séries ne m'ont pas forcément satisfaite.

Je me suis servie (très peu) de certains manuels, mais surtout des évaluations nationales à l'entrée au CE2 pour les CE1, et de quelques évaluations nationales (le cédérom du ministère) pour les GS-CP. J'ai aussi beaucoup utilisé deux livres qui détaillent les compétences (Travailler par cycles à l'école de la PS au CM2 en français, en mathématiques, de Ch. Mettoudi et A. Yaïche, Collection l'école au quotidien, Hachette Éducation). Et puis j'ai créé, inventé...

C.F.

Nous mettons en place avec mes collègues de cycle 2 l'escalier des évaluations. Un collègue en a d'ailleurs élaboré un avant les vacances pour l'ensemble des 2 classes (cp-ce1).

Mais nous ne sommes pas d'accord sur un point. Faut-il faire un escalier séparé pour les cp et les ce1, ou alors faire un seul escalier pour les deux classes de ce cycle ? Les premiers pensent que faire deux escaliers est plus motivant pour les enfants vu le nombre de compétences par niveau, et que les enfants vont mettre beaucoup plus de temps pour parvenir à chaque ceinture. Les seconds estiment, puisqu'il s'agit d'un cycle 2, qu'on ne peut pas savoir quelles sont les compétences de fin de cp et de début de CE1.

Je pense que les deux explications se justifient.

Or, vous avez une classe de cycle 2 (GS-CP-CE1) et vous avez élaboré trois escaliers différents.

Pourriez-vous m'envoyer alors, les 3 escaliers avec les compétences travaillées à chaque niveau ? Nous pourrions ainsi voir quelles sont les compétences que vous avez choisies pour acquérir la ceinture noire au cp, et les compétences choisies pour acquérir la ceinture blanche au début du ce1.

Cyrille

(21 septembre 2004)


Les trois escaliers sont des paliers : si on en a fini avant la fin de l'année, on commence l'autre, évidemment.

Je ne concevrais pas l'utilisation d'un seul escalier car chaque nouvelle année est un commencement, une nouvelle chance : on oublie les éventuelles difficultés de l'année précédente pour se mettre en projet pour l'avenir.

C.F.

J'espère d'abord qu'il y aura encore quelqu'un au bout de cette adresse électronique...

J'espère aussi que ce quelqu'un n'en a pas ras-le-bol de donner à tous ceux qui envient son expérience...

Je me lance.

Je travaille en CP, ma priorité première est le plaisir qu'un élève a à venir en classe, mon deuxième objectif est l'acquisition d'autonomie face aux apprentissages, ensuite viennent les directives ministérielles... J'ai donc pris plaisir à découvrir votre expérience sur votre site d'école. Et après avoir lu toutes vos "discussions" avec des gens très motivés, je viens moi aussi chercher du soutien et des renseignements à votre fontaine.

J'utilise le fameux "traditionnel livret scolaire", que je modifie, transforme tous les ans, et qui ne me plaît jamais. Je n'arrive pas à me sortir de ces évaluations de compétences qui ne veulent rien dire étant donné que l'on n'en travaille jamais qu'une partie, et que ces compétences sont visées pour le cycle complet et non pas pour une année scolaire...

Cette année encore j'ai mal partout lorsque approche la période où il va falloir remplir ce livret.

Or depuis quelques temps j'avais découvert les arbres de connaissances et j'avais expérimenté le système avec l'apprentissage du ski.

Votre système à vous, découvert tout à fait par hasard sur Internet, va exactement dans le même sens me semble-t-il... Les enfants sont conscients du trajet à accomplir, et progressent à leur rythme.

Je me sens donc encouragée par votre enthousiasme à tous. Il faut que je m'y penche sérieusement...

Mon problème principal est la cohésion de l'équipe, car dans mon école il n'y a pas d'équipe... Nous pratiquons déjà des tutorats et échanges mais cela reste entre les CP et les CM1/CM2. Je n'arrive à rien instaurer avec les CE1, ni les CE2. A votre avis, est-il possible d'instaurer un tel système d'évaluation si ce n'est pas suivi dans la classe directement supérieure ? Il me semble que oui, car les enfants se font facilement à différents modes de fonctionnement... mais vous avez peut-être un avis contraire...?

Deuxième question, qui est plutôt une demande de faveur :

Accepteriez-vous de me faire parvenir vos grilles et critères d'évaluation pour établir les escaliers (pour tous les cycles) afin que je tente tout de même une dernière fois de convaincre mes collègues d'essayer une nouvelle façon de fonctionner ? J'ai vraiment l'impression que cela pourrait transformer notre approche des enfants... et nos pratiques...

Je ne vais pas m'étendre et vous retenir plus longtemps. Je suis ravie de voir qu'il y a toujours des instits qui cherchent à trouver mieux, et en plus qui trouvent.... Je souhaite que votre travail a tous soit reconnu et encouragé...

Si vous n'avez pas le temps de vous pencher sur "mon cas" ne culpabilisez pas, j'ai déjà bien apprécié la lecture des pages du site, et je finirai par trouver une solution !

Merci encore, bravo et surtout continuez !

Muriel

Haute Garonne

(9 février 2005)


Je voulais savoir si tu ordonnais tes compétences selon le degré de difficulté (d'avancement dans l'année scolaire) ou pas...

Il me semble que je vais coder les "pastilles" qui se trouvent sur les marches de l'escalier à partir des codes des compétences. Les enfants pourront donc colorier la "pastille" correspondant à l'évaluation réussie. Qu'en penses-tu ?

Muriel

Haute Garonne

(16 juin 2005)


Non, dans ma classe, les épreuves ne sont pas hiérarchisées en fonction de la difficulté, contrairement à ce qui se passe au cycle 3.

En fait, n'importe quelle épreuve permet de colorier un rond. Par exemple, en lire écrire, certains vont commencer par des épreuves d'écriture, d'autres par de la lecture à voix haute. Cela n'a aucune importance.

J'ai choisi ce fonctionnement pour donner aux élèves des "plates-formes de réussite". Je souhaite qu'ils parviennent le plus rapidement possible à obtenir des ceintures, afin de les motiver dans l'envie d'apprendre et de réussir. De toute façon, peu à peu, ils sont obligés de travailler ce qui leur est difficile pour pouvoir continuer à avancer.

D'autre part, les élèves sont tous différents. En hiérarchisant les épreuves, je décide arbitrairement ce qui est difficile et ce qui est facile. Or, cela n'est pas identique pour chacun des enfants.

Par conséquent, dans mon fonctionnement, il n'est pas possible de coder les ronds en fonction d'épreuves précises. Les enfants savent qu'ils avancent de bas en haut, c'est tout.

C.F.

Bravo pour ton courage de tenir à jour ce site ! Je travaille aussi dans une classe qui ressemble à la tienne en pédagogie Freinet. Par contre le mot évaluation reste pour moi un gros mot... Dans notre école, il existe un système de brevet que les enfants passent sans doute comme les tiens, quand ils s'en sentent capable ou quand ils en ont envie. Seulement, il n'est mis en place qu'au cycle 3 et nous n'avons pas encore eu le courage de fabriquer les brevets cycle 2. Existe-t-il un groupe de travail qui a conçu ce fameux fichier d'exercices d'évaluation du cp au ce1 ? Si oui, peut-on s'y associer ? Peut-on rêver de voir des instits sympas prêts à partager leur boulot et à le communiquer. Pour ma part, j'aimerai voir ce fichier et peut-être collaborer à son évolution... Peux-tu m'aider à trouver des interlocuteurs ?

Maryse

Ecole Freinet, Brest

(7 septembre 2006)

Un groupe similaire à celui que tu proposes s'est mis au travail depuis février pour rénover les “ceintures” du cycle 3. Des grilles nouvelles ont été effectivement réalisées en histoire-géographie, en sciences et en français pour cette rentrée 2006. Le groupe poursuit son travail pour confectionner les épreuves. Le résultat est bien meilleur que quand on travaille isolément.

Aussi je pense que ta suggestion est excellente.

Rémi Castérès

 

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samedi 09 septembre 2006