École publique de Saint-Didier-sous-Riverie

Nouveaux programmes

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Corinne Famelart

À la lecture du projet de nouveaux programmes pour le cycle 2, j’ai essayé de déterminer ce qui, dans notre école, met déjà en application ces futures instructions officielles.

La première remarque que je fais, c’est que le CP et le CE1 sont envisagés comme une continuité de l’école maternelle : « Par bien des aspects, les deux années du cycle qui leur sont confiées prolongent l’école maternelle et continuent en partie à relever de ses méthodes. » Or, au sein de notre cycle 2, nous nous efforçons de faire exister, non pas un mini-CP en grande section, mais plutôt une prolongation de la maternelle, en en utilisant les apports : réalisations nombreuses, et mises en valeur ; travail en ateliers ; projets de classe et d’élèves…

Ces nouveaux programmes mettent en avant le « devoir de patience » dans le domaine de l’apprentissage de la lecture, insistant sur le fait que certains enfants « peuvent être confrontés à un échec parce qu’on ne leur aura pas laissé le temps de se doter des instruments nécessaires. » Nous ne pensons pas que l’enfant de CP doit savoir lire au moment où l’adulte en a décidé pour lui. Il a les trois années du cycle pour apprendre, et il commence quand il se sent prêt, que ce soit en grande section ou au CE1. Et au cycle 3, il continue à apprendre à lire. Dans cet apprentissage plus encore que dans d’autres, cette phrase extraite des nouveaux programmes me semble fondamentale : « Plus qu’en une autre circonstance, le regard positif sur l’enfant en voie d’apprentissage est la règle impérative. »

Ces instructions insistent également sur le travail autour du texte, autour du sens : on apprend à lire en lisant, avec de vrais textes, avec de vraies situations. C’est ce qui oriente notre travail : lire avec des textes qui prennent sens pour l’enfant. Une grande importance est donnée à la compréhension de ce qui est lu, mais aussi de ce qui est écouté.

Désormais, la conjugaison, la grammaire et l’orthographe ne sont justifiés que dans leur rôle dans la production de textes. Et dans notre école, P’tit Crack est l’outil indispensable qui permet de travailler ces domaines.

Dans le domaine du langage oral, j’ai été frappée par l’importance de l’accès au sens de ces nouveaux programmes. Les pratiques courantes de notre école s’y inscrivent tout à fait : conseil de coopérative (« Une demi-heure par semaine a été inscrite à l’emploi du temps pour commencer à formaliser les moments de débats qui portent sur la vie collective »), philosophie (« Dans la mesure où la principale difficulté réside dans la capacité de tenir compte de l’échange en cours pour faire avancer le débat, c’est dans cette perspective que le maître doit être particulièrement attentif à guider le groupe. »), prises de paroles fréquentes et justifiées… Les situations de langage oral doivent être proches de la vie de la classe et de l’enfant : c’est ce à quoi nous veillons particulièrement.

Les objectifs du domaine « Vivre ensemble » correspondent en grande partie à ceux de notre école. Deux aspects m’ont particulièrement intéressée :

1. « Continuer à construire sa personnalité au sein de la communauté scolaire »

C’est ce que nous nous efforçons de permettre à chaque enfant. L’élève se construit au sein du groupe, par ses prises de parole, par la mise en valeur de ses réalisations, par les relations qui se créent entre pairs.

2. « Se construire comme sujet et comprendre la place que l’on occupe dans le groupe à travers les apprentissages fondamentaux »

C’est l’idée d’acquérir du pouvoir par le savoir. « La conquête de la lecture » est plus qu’un simple apprentissage. Elle donne du pouvoir sur le monde, elle permet de mieux le comprendre.

L’idée que les règles ont du sens me semble importante ; les enfants doivent être en mesure de comprendre en quoi le fait d’instaurer des contraintes n’a rien d’arbitraire. Les régulations comme le conseil de coopérative prennent alors tout leur sens.

Une dernière chose m’a frappé dans ce domaine : le fait d’obéir, tout simplement. Cela n’est pas incompatible avec ce qui précède, et se doit, à mon sens, d’être précisé.

En mathématiques, et plus particulièrement en numération, ces nouveaux programmes tiennent compte des acquis du cycle 1. Les relations que nous mettons en place au sein de notre école entre les deux cycles doivent permettre cette prise en compte.

« Les concepts de grandeur et de mesure prennent du sens à travers des problèmes liés à des situations vécues par les enfants. » Au cycle 2, les élèves travaillent la mesure en se posant des questions vraies : Comment diviser notre jardin en sept parcelles ? Quelle bouteille contient le plus d’eau ?

Pour structurer le temps qui passe, différents dispositifs sont recommandés : « Présentation quotidienne des activités de la journée, Bilan du travail effectué. » Ces pratiques existent dans notre école, et nous attachons beaucoup d’importance, non seulement au bilan de la journée, mais aussi au bilan d’une activité.

Je terminerai par l’éducation physique et sportive. Les compétences prévues dans ces nouveaux programmes sont de deux ordres : disciplinaires et méthodologiques. Ces dernières, appelées aussi compétences transversales, sont un élément indispensable de l'éducation physique et sportive. Nous sommes convaincus dans notre école que l’EPS n’est pas seulement une activité purement sportive, mais qu’elle permet de mieux se connaître, de mieux connaître les autres, de prendre sa place dans le groupe, de se mettre en projet et de se confronter aux règles.

Ce projet de nouveaux programmes semble donc se rapprocher des pratiques de notre école, et nous conforte dans l’idée que ce que nous faisons aide l’enfant à grandir.

Corinne Famelart

Comment diviser notre jardin en 7 parcelles ?






























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samedi 29 novembre 2003