École publique de Saint-Didier-sous-Riverie

Cycle 2 : tutorat

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Cette année, la classe est composée de 13 GS, 2 CP et 6 CE1. Ce déséquilibre m’a incitée à utiliser le tutorat entre élèves d’âges différents. Chacun des CP et des CE1 est donc responsable d’un ou de deux GS. Cette organisation a pour moi deux intérêts majeurs :

• Utiliser le tutorat dans les apprentissages. En effet, je suis convaincue que l’enseignant ne doit pas être la seule source de savoir pour l’élève. L’enfant a beaucoup à apprendre de ses pairs, ou d’autres légèrement plus âgés. Le deuxième intérêt du tutorat est de renforcer chez le tuteur ses acquis et ses connaissances : en expliquant ce qu’il sait, en verbalisant, en vérifiant le travail de l’autre, il continue à mettre en place ses propres compétences. Cela est d’autant plus le cas lorsque le tutorat est mis en place entre enfants d’âges très proches ; un tel dispositif existant entre des CM2 et des CP, par exemple, aura un impact différent.

• Travailler en équipe. Lorsque les enfants travaillent par deux ou trois, ils doivent collaborer, tenir compte de l’âge et des compétences de chacun. Ils doivent permettre à chaque élève de s’investir dans le groupe, chacun à son niveau.

 

Voici comment cela s’est mis en place concrètement :

Lors du premier jour de classe, les GS ont choisi le « grand » qu’ils désiraient comme tuteur. Cela s’est passé dans la salle de sport. J’ai organisé une séance de jeux de théâtre destinés à mieux se connaître, à prendre confiance, à oser aller vers les autres. A l’issue de cette activité, les GS ont eu pour consigne de choisir le « grand » qu’ils voulaient pour tuteur. Un par un, ils se dirigeaient vers celui qu’ils choisissaient. Si tout le monde était d’accord, ils s’asseyaient ensemble. Puis les CE1 sont revenus, et une deuxième série de GS a pu choisir ses tuteurs. Ainsi, les CP se sont retrouvés avec un élève de GS, et les CE1 avec un ou deux.

La première activité en tutorat a été de colorier l’escalier des évaluations. Chaque élève devait colorier son escalier. Le tuteur expliquait au GS le fonctionnement de ce système d’évaluation, et lui apprenait à le colorier sans erreur. Au bilan de cette activité, nombreux ont été les tuteurs qui se sont révélés ravis du travail du plus jeune.

 

Quelques jours plus tard, j’ai travaillé plus spécifiquement avec les CP et les CE1 sur les règles du tutorat. Après avoir souligné l’importance de leur rôle, je leur ai demandé ce qu’est le tutorat. Ils avaient énormément de choses à dire. Ils connaissaient ce fonctionnement puisqu’ils avaient eux-mêmes été pris en charge par des plus grands au cours des années précédentes. Ils ont insisté sur ce qu’il faut faire, mais aussi sur ce qu’il ne faut pas faire. J’ai recopié leurs formulations sans les modifier sur une affiche, afin qu’ils puissent s’y référer en cours d’année.

Dans le déroulement de la classe, j’utilise souvent cette organisation en tutorat dans les apprentissages.

En voici quelques exemples :

• Apprendre à jouer à un jeu mathématique ;

• Écrire la page de garde d’un cahier ;

• Emprunter un livre à la bibliothèque ;

• Trouver la bonne page dans l’agenda ;

• Trouver sa fiche en numérations-opérations ;

• Lire P’tit Crack pour le Top Journal ;

• Choisir ses épreuves d’évaluation…


Au bout de plusieurs années de ce fonctionnement, je constate que les élèves travaillent très facilement en groupes, et que cette utilisation du tutorat a non seulement été efficace dans les apprentissages, mais qu’elle a également permis aux enfants de mieux se connaître et se respecter.

Corinne Famelart

à lire aussi

Les ateliers décloisonnés

 

 


Discussion


Après avoir lu votre page sur le tutorat, je me suis posée les questions suivantes :

Travaillez-vous en ateliers dans votre classe de cycle 2 ?

Les élèves des différents niveaux sont-ils mélangés ou séparés ? Cela dépend-il des domaines d'activité ?

Connaissez-vous la pédagogie de maîtrise à effet vicariant (PMEV) ? Si oui, la pratiquez-vous en classe ? Et comment cela est-il mis en place ?

Connaissez-vous l'association Cycléole et son site maternailes.net ? Car je trouve votre façon de procéder complémentaire de la leur.

En espérant en débattre avec vous,

Stéphanie F.

Aude

(8 mai 2005)


Oui, dans ma classe, les élèves travaillent en ateliers, en groupes multi-niveaux. 

Je m'efforce de varier les activités et les modes de regroupement ; par conséquent, les élèves travaillent parfois en groupes GS-CP-CE1, parfois GS-CP, parfois CP-CE1, parfois même GS-CE1. A d'autres moments, les trois cours sont bien distincsts. Cela dépend de l'objectif que je veux atteindre. Il n'y a rien de systématique. Je peux donner des exemples :

• GS-CP-CE1 : groupes d'écriture sur des thèmes différents pour préparer une exposition (c'est ce que nous faisons en ce moment) ;

• GS-CP : les GS dessinent des mots dans lesquels on entend un son donné. Les CP doivent valider ce travail en écrivant les mots ;

• CP-CE1 : les CP lisent un texte avec l'aide d'un CE1 ;

• GS-CE1 : les CE1 apprennent un jeu aux GS qui permet de comprendre l'addition.

Je connais la PMEV pour avoir lu à ce propos il y a quelques années, lorsque je préparais un mémoire. Je ne la pratique pas mais je ressens effectivement de fortes similitudes.

Je ne connais pas l'association Cycléole , mais j'irai voir ce site dès que possible.

C.F.

Toute nouvelle enseignante l'année prochaine, j'aurai le plaisir de prendre une classe de Cycle 2 (GS-CP-CE1) de 28 élèves au mois de septembre. Je voudrai mettre rapidement en place le tutorat et je suis très intéressée par les jeux de théatres que vous avez mis en place. Pourriez-vous me donner quelques indications sur leurs contenus ?

Hélène M.

Morbihan

(30 juin 2006)

Je n'ai rien inventé.

Je me suis inspirée de jeux existant dans le livre suivant :

100 jeux de théâtre à l'école maternelle, de Dominique Mégrier (Editions Retz).

Bonne chance !

J'aurai exactement le même effectif sur ce cycle.

C.F.

 

 

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samedi 01 juillet 2006