École publique de Saint-Didier-sous-Riverie

Communication orale

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Rémi Castérès

Les nouveaux programmes de l'école primaire mettent tout autant l'accent sur la maîtrise du langage oral que sur celle de la langue écrite (ces programmes peuvent être téléchargés sur le site du ministère en cliquant ici). À Saint-Didier-sous-Riverie, nous prenons déjà pleinement en compte cette dimension et l'étonnement des visiteurs devant la qualité de l'expression de nos élèves laisse à penser que ce n'est pas partout le cas.

Qu'est-ce qui est mis en place, au cycle 3, pour que les enfants poursuivent leurs progrès dans la maîtrise de la langue orale ?

1. Je leur donne du temps pour qu'ils s'expriment.

Cela commence au "Quoi de neuf ?" qui débute la journée, pendant lequel chaque enfant peut prendre une fois la parole pour dire ce qu'il a vécu en dehors de l'école, présenter quelque chose...

Cela se poursuite tout au long de la journée. Après chaque activité, un tour de table permet à ceux qui le souhaitent de s'exprimer sur ce qu'ils ont réalisé, sur ce qu'ils ont appris, sur les difficultés qu'ils ont rencontrées... Cet échange permet de rassembler la classe, chacun étant informé de ce qu'ont fait les différents groupes (il y a trois cours dans le cycle 3). Il me permet d'être informé sur les difficultés rencontrées et me donc donne la possibilité d'ajuster la suite. Il permet une transition en douceur avec la leçon suivante. Je ne m'exprime que si je suis directement interpellé.

Certains travaux impliquent une forte communication orale : le Conseil de coopérative, la philosophie, le bilan de la journée, les exposés...

Présentation d'une fève de cacao pendant un "Quoi de neuf ?"

 

2. Je ne répète jamais ce que disent les élèves. Contrairement à ce qui est prôné par des professeurs de l'IUFM de Lyon, je ne présente pas la version "correcte" de leur discours, celle qui devrait en principe leur servir de modèle (les effets pervers d'une telle démarche sont évidents : l'enfant ne s'adresse pas à la classe, mais uniquement au maître qui va de toute façon répéter ; il se dispense donc de parler suffisamment fort, d'articuler, de tenir un langage compréhensible).

3. Je parle le moins possible. D'une part, cela laisse plus de temps pour la parole des enfants ; d'autre part, cela sert de modèle implicite pour éviter les discours interminables.

4. Je m'exprime le plus clairement possible et le plus correctement possible. À terme, cela exerce beaucoup d'influence sur la façon de s'exprimer des enfants.

5. La disposition des bureaux en U facilite la communication. Il est clair que l'alignement des élèves les uns derrière les autres dans les "classes-autobus" a justement pour objectif d'entraver cette communication.

6. Il y a alternance de moments collectifs avec toute la classe, de moments collectifs en petits groupes et de travaux individuels. L'attention mobilisée par la communication orale en grand groupe ne peut pas se prolonger pendant des durées excessives.

7. La communication orale est évaluée. Les élèves savent ce qui est attendu d'eux. Voici la grille d'évaluation de la communication orale :

  BLANCHE JAUNE ORANGE VERTE BLEUE MARRON NOIRE
ÉCOUTER Je me tais pendant que quelqu'un parle à la classe.
J'écoute le maître (ou tout autre adulte) quand il parle à toute la classe.
J'écoute mes camarades quand ils parlent à toute la classe.
Je laisse la personne qui a la parole finir de s’exprimer.
Tout ce qui précède.
Tout ce qui précède.
Tout ce qui précède.
OSER S'EXPRIMER Je m'exprime devant toute la classe lors de diverses activités.
J’ai donné mon opinion en philosophie ou lors d’un conseil de coopérative.
Quand je ne suis pas d'accord, je fais part de mon désaccord.
J'ai présenté une poésie, une pièce de théâtre, une enquête...
J'ai dit de mémoire un texte ou une poésie.
J'ai présenté un exposé.
J’ai donné une interprétation personnelle d'une poésie, d'un texte...
SE FAIRE COMPRENDRE J’interviens sans crayon ni chewing-gum dans la bouche.
Je parle sans mettre la main devant la bouche.
Je parle suffisamment fort pour me faire comprendre dans toute la classe.
J'articule.
Je parle assez lentement pour me faire comprendre.
Je chuchote quand c'est nécessaire.
Je vérifie que ceux à qui je m’adresse sont prêts à m'écouter.
COMMUNIQUER Je me souviens de ce que je voulais dire quand on me donne la parole.
Je tiens un discours cohérent.
Je suis assez bref pour ne pas lasser mes auditeurs.
Je reprends ce qui a déjà été dit pour compléter, apporter des éléments nouveaux.
Je fais part de mes désaccords en veillant à ne pas blesser mes interlocuteurs.
Je donne des exemples qui permettent de mieux comprendre.
J'appuie mon opinion avec des arguments réfléchis.

Cette évaluation nécessite un suivi régulier, c'est pourquoi il est important qu'à des moments je puisse me mettre en retrait et observer les élèves.

Rémi Castérès

 


Discussion


Je fais de gros efforts pour ne pas monopoliser la parole, pour me taire, disons le mot, le plus possible et pour ne pas répéter. Il me semble que ça commence à porter ses fruits. J'ai institué des temps de présentation de livres, objets, dessins... mais du coup ça prend beaucoup de temps avec la discussion qui suit chaque présentation et parfois je me dis que ça prend trop de temps... Mais peut-être faut-il justement laisser ce temps de parole même si ça me semble parfois sans intérêt... En tout cas, les enfants sont ravis. (De toutes façons, j'ai du mal à être satisfaite : l'année dernière où cette même possibilité existait, je n'ai presque jamais eu de présentation et j'étais déçue !)

Je note sur la feuille de suivi les compétences orales des enfants. Je leur ai dit que s'ils souhaitaient obtenir un des items de la grille ils devaient venir me voir un vendredi sur deux et que nous en discuterions au vu de ce que j'avais noté. Est-ce comme ça que vous faites ?

Alice L.

Ille et Vilaine

(25 septembre 2004)

Je fais passer les épreuves de communication orale comme les autres, une semaine sur deux (dans ma classe, c'est le mardi). La différence, c'est que les élèves ne sont pas tenus de s'inscrire la veille car je n'ai pas de documents à préparer. J'égrène tout simplement les différents items (« Objectif n°1, écouter. Qui veut passer l'épreuve blanche, "Je me tais pendant que quelqu'un parle à la classe" ? »). Les élèves intéressés lèvent la main. Je vérifie rapidement sur ma feuille de suivi s'ils ont réussi ou non l'épreuve et je leur dis simplement : « Oui, tu as réussi l'épreuve » ou : « Non, tu n'as pas réussi parce que tu as bavardé x fois pendant que quelqu'un parlait à la classe. » Je ne commente pas. Comme pour les autres matières, les élèves peuvent passer une épreuve au plus par objectif – sinon, on y passerait des heures. Quand c'est terminé – cela dure environ vingt minutes en début d'année, dix minutes en fin d'année), je demande : « Qui a quelque chose à dire au sujet de ces épreuves de communication orale ? Vous avez le droit de demander de l'aide pour une épreuve particulière. » Je note alors au surligneur les demandes d'aide sur ma nouvelle grille d'observation, ce qui me permettra de prévenir l'élève en temps réel qu'il est en train d'échouer (ou de réussir) une épreuve. Prendre conscience, c'est souvent le début du progrès.

Rémi Castérès

Je suis passée d'une disposition des tables "en rang d'oignons" à une
disposition en U et ce pour deux raisons :

- favoriser la communication, les échanges et l'écoute entre élèves (il est difficile de communiquer lorsqu'on se tourne le dos) ;

- favoriser le travail en groupes et la coopération.

Les effets : j'ai eu l'impression d'avoir davantage eu affaire à un groupe
classe qu'à une somme d' individualités. Cette disposition a en effet contribué à faire ressentir aux élèves leur appartenance à un groupe : je suis écouté et regardé quand je parle et je m'adresse à tout le monde et pas seulement à la maîtresse.

L'écoute était véritable lors des échanges : les élèves étaient face ou à
côté de leur(s) interlocuteur(s), ce qui a permis des échanges de regards en plus des échanges de paroles (le regard faisant également partie de la
communication).

Barbara T.

Rhône

(5 mars 2005)

 

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mercredi 15 février 2006